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« Une psychocriminologue évoque les points communs entre terroristes et tueurs en série »

Psychocriminologue, Michèle Agrapart-Delmas entrevoit dans son livre « De l’expertise criminelle au profilage« , qui vient de paraître, plusieurs points communs entre la personnalité des tueurs en série et celle des terroristes.

« Les terroristes ont en commun avec les tueurs en série la violence meurtrière, le caractère multirécidiviste et fanatique de leurs actes, répétés sans fin et toujours exécutés avec un sang-froid remarquable, la réduction de leurs victimes à la fonction d’objet », écrit-elle.

Enseignante dans divers instituts et universités, ainsi qu’auprès de la gendarmerie française, expert judiciaire, Michèle Agrapart-Delmas, qui a réalisé plus de 2.000 expertises criminelles, souligne que « certains chefs, au commandement directif, sont atteints d’une véritable paranoïa qui arme le bras des acteurs, isolés de leur environnement, perdant ainsi leurs repères habituels et pour lesquels l’obéissance est de rigueur ».

Se référant aux terroristes qu’elle a « expertisés », elle dresse le constat qu’ils ne se différenciaient du tueur ordinaire que par le fanatisme du discours, la haine à l’encontre de tel pays, de telle race ou de telle religion, mais « rien dans leur personnalité profonde n’en faisait des êtres à part, sinon qu’ils étaient totalement sous influence de leur groupe ou de leur chef ».

Autre point commun avec les tueurs multirécidivistes, selon elle, il n’est pas rare que l’on trouve chez les terroristes « des souffrances morales liées à une enfance carencée ».
Aux côtés d’hommes jeunes (souvent moins de 35 ans), célibataires en raison de leur engagement précoce, mais ayant une maîtresse attitrée, émergent de rares femmes terroristes « dont la haine et l’acharnement à tuer sont plus forts que ceux des hommes ». Leur évolution psychologique est « très proche de celle des criminelles traditionnelles », note Mme Agrapart-Delmas.

La psychocriminologue constate par ailleurs que la diffusion d’images, recherchée par les terroristes, entraîne « comme dans le cas des tueurs en série, des passages à l’acte meurtriers et/ou terroristes par imitation ou contagion, créant la même fascination morbide que l’on retrouve chaque fois qu’un crime sanglant se produit ou qu’un tueur réputé dangereux est jugé ».
Selon elle, en cas d’acte terroriste isolé, « la pathologie mentale est présente et les motivations redeviennent celles de tout meurtrier ».

Octobre 2001
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